Amédée de LA PATELLIÈRE
(Vallet 1890 - Paris 1932)
Philosophe à la bouteille, 1926
Huile sur toile
Signée et datée en bas à gauche
100 x 81 cm
Né dans la demeure familiale de Bois-Benoit à Vallet, non loin de Nantes, le 5 juillet 1890, Amédée de La Patellière voit très jeune naître sa vocation artistique. Dès l’âge de quinze ans, il suit les cours du peintre nantais Alfred Leduc tout en poursuivant ses études. En 1910, il s’installe à Paris et fréquente l’académie Julian. Deux années de service militaire puis près de cinq années terribles dans la tourmente de la GrandeGuerre mettent un terme à sa formation artistique balbutiante. Deux fois blessé, il n’est démobilisé qu’en juillet 1919. Après une nécessaire reconstruction, il regagne Paris. Commence alors une phase de recherches et d’expérimentation qui ne s’achève que dans le courant de l’année 1923, il connait ensuite un succès grandissant, entre les salons, les galeries et les institutions. Il lui restera cependant à peine sept années, ponctuées par la maladie, pour développer son œuvre. La Patellière est emporté en janvier 1932 par une infection généralisée causée par ses blessures.
Durant cette courte période, il s’impose comme l’un des peintres majeurs de sa génération, au côté d’André Dunoyer de Segonzac, Yves Alix, Henri de Waroquier ou André Favory. Ces artistes sont marqués par le réalisme qui est alors la tendance prédominante dans l’art français. Ils refusent l’académisme et ont intégré le souci d’ordre et de construction du cubisme. Ils ne forment pas un groupe homogène et tous s’affirment comme des indépendants. Dans cette floraison d’individualités, La Patellière occupe une place singulière. Homme d’une profonde spiritualité, son esthétique est faite de « la coexistence d’éléments contraires – mais non contradictoire » où se mêle ainsi soucis de construction et lyrisme, onirisme et ancrage dans le réel, attachement à la figure de Delacroix et attention portée à Picasso et à Matisse… L’apport de la littérature est prépondérant dans la compréhension de son œuvre. Grand lecteur, sa peinture y trouve ses fondements théoriques. S’il partage avec Maurice Denis un fort intérêt pour les écrits de saint-Thomas d’Aquin, il se nourrit aussi de la mystique de l’allemand Jakob Böhme, qui sera l’une des principales sources de son « surréalisme », ou dans celle de Plotin. L’objectif de La Patellière est de «transposer la nature par des moyens plastiques pour la situer dans un plan spirituel.» Notre tableau intitulé Philosophe à la bouteille, réalisé en 1926, est une synthèse des réflexions de l’artiste. À la manière d’une vanité, l’homme silencieux contemple le temps qui passe entre sagesse, nostalgie et plaisirs terrestres.
Expositions :
Paris, Galerie Katia Granoff, Œuvres nouvelles, 11 octobre-30 octobre 1926, n° 39;
Paris, Galerie Katia Granoff, A. de La Patellière Dessins, 22 novembre-11 décembre 1926;
Paris, Galerie Charpentier, Amédée de La Patellière, 16 mai-10 juin 1942, n° 10;
Paris, musée national d'Art moderne, Peintures d'Amédée de La Patellière (1890-1932), 29 septembre-10
novembre 1945, n° 22;
Genève, musée Rath, Amédée de La Patellière, 6 juin-2 août 1953, n° 28;
Paris, Galerie Katia Granoff, Amédée de La Patellière, 8-30 mars 1963, n° 11;
Paris, musée Galliera, Amédée de La Patellière, 15 juin-2 septembre 1973, n° 40;
Roubaix, musée L a Piscine, Amédée de La Patellière, Les éclats de l’ombre, 14 juin-14 septembre 2014,
n°41.
Bibliographie :
Cat. exp. Œuvres nouvelles, Paris, Galerie Katia Granoff, 1926, reprod. noir, n° 39;
Le Crapouillot, février 1927 reprod.;
R. Brielle, Amédée de La Patellière, N.R.F, Paris, 1932, reprod. noir p. 37;
G. La Tourette, A. de La Patellière, La Nacion, Buenos Aires, 7 mai 1939 reprod.;
Cat. exp. Amédée de La Patellière, Paris, Galerie Charpentier, 1942, cat. n° 10;
P. Du Colombier, A. de La Patellière, Présent, 17 juin 1942, reprod. n° 26;
Cat. exp. Peintures d'Amédée de La Patellière (1890-1932), Paris, musée national d'Art moderne, 1945,
cat. n° 22;
J. Alazard, L'art et la pensée d'Amédée de La Patellière, La Gazette des Beaux-Arts, juillet 1948, p. 47 ;
Cat. exp. Amédée de La Patellière (1890-1932), Genève, musée Rath, 1953, cat. n° 28;
J. Alazard, Amédée de La Patellière, Genève, Cailler, 1953, reprod. noir n° 25:
Cat. exp. Amédée de La Patellière, Paris, Galerie Katia Granoff, 1963, cat. n° 11;
P. Cabanne, La Patellière : les chemins d'une réalité retrouvée, Arts, 13 mars 1963, reprod.;
Cat. exp. Amédée de La Patellière (1890-1932), Paris, musée Galliera, 1973, cat. n° 40;
J. Dalevèze, Au musée Galliera : La Patellière. Réinvention de la lumière, Les Nouvelles Littéraires, 25 juin
1973, reprod.
Cat. exp. Amédée de La Patellière, Les éclats de l’ombre. Roubaix, musée La Piscine, 2014, cat. n°41.