Né à Nantes le 15 février 1898, Étienne Bouchaud grandit dans un milieu familial acquis à l’art, recevant une éducation éclairée, ouverte à la modernité. Son enfance heureuse se déroule face au port de Nantes, dont la forêt de mâts offre au jeune garçon ses premières visions d’ailleurs. Bachelier des Lettres en 1915, il rejoint Paris l’année suivante, animé par le désir d’apprendre et de s’inscrire dans l’effervescence artistique de la capitale. Il se forme successivement à l’Académie Julian auprès de Jean-Paul Laurens, puis à l’Académie Ranson dans l’atelier de Maurice Denis. Séduit par cet enseignement, Bouchaud voyage en Italie et découvre avec émerveillement les fresques du Quattrocento.

Volontaire pour le Maroc, il attire l’attention du maréchal Lyautey, qui décèle en lui un artiste et lui accorde sa confiance. Ce dernier lui confiera plus tard la réalisation de deux dioramas pour les palais du Maroc et de l’Algérie lors de l’Exposition coloniale de Vincennes en 1931. Dès 1922, Bouchaud séjourne longuement à Marseille pour la réalisation de projets décoratifs pour l’exposition coloniale. Il découvre avec fascination l’animation du Vieux-Port et de la Canebière, lieux qu’il ne cessera de fréquenter. Après une première exposition au Salon des Indépendants en 1924, il obtient en 1925 le prix Abd-el-Tif, devenant pensionnaire à Alger où sa peinture s’épanouit pleinement. Refusant d’imiter son frère aîné, il trace une voie personnelle, nourrie de travail et de rencontres décisives, notamment avec Marquet, Brouty, Pascin et Launois, avec lequel il explore la casbah d’Alger, au plus près de la vie et de ses secrets.